L’effet Formule 1

Cette théorie peut aussi s'appeler "le syndrome de l'Homme européen".

L’Europe fonctionne suivant une temporalité ouverte, c'est à dire, qu'à l'inverse par exemple des civilisations islamique, chinoise ... Elle n'utilise pas de grille d'analyse ancestrale pour son fonctionnement. Les fondamentaux sont revisités en permanence. Les évolutions sont sans cesse digérées par la société et tout est dominé : la nature, les distances, le temps... 

Que ce soit individuellement ou plus largement sous forme de groupe, les individus (et donc le groupe) s'adaptent à chaque règle, à chaque limite. La créativité est sans fin.

Chaque règle est là pour faire réfléchir. De ce processus naît systématiquement un système ou un ensemble de systèmes permettant l'adaptation du groupe ou de l'individu. Au fil du temps l'adaptation est telle, que la règle, la limite ou le problème, bien que toujours présents, sont oubliés. Les choses reprennent leur cours et le progrès avec. Malgré l'obstacle, malgré les obstacles, on fait toujours plus, mieux et plus rapidement.

Il y a comme une idée générale de jouer avec la limite, se tenir au plus près de chaque obstacle, puis de trouver un moyen de le contourner.

Pensez à la formule 1, chaque année, la FIA impose de nouvelles règles pour limiter la vitesse des voitures. Les mesures peuvent avoir un effet au début, disons la première année, puis avec le temps, les ingénieurs trouvent des solutions, des subterfuges et au bout d'un moment, les chronos s'améliorent, et la sécurité avec.

On retrouve le même phénomène dans l'art, par exemple où les contraintes liées à l'Église n'ont jamais empêché le génie de s'exprimer et le réalisme de devenir saisissant. Dans le Théâtre, la règle des trois unités n'a pas rendu les pièces moins drôles ou moins palpitantes. Un style en est né : pièce à la française.

On voit le même phénomène dans l’impôt, chaque nouvel impôt n’a qu’une efficacité limitée dans le temps, l’économie (la société donc) s’adaptant et rendant celui-ci caduque au bout d’un moment, d’où l’ingéniosité des états à toujours créer de nouvelles taxes. De la même façon, la dévaluation monétaire n’a qu’un impact limité dans le temps, après une ou plusieurs années l’économie (donc les individus) s’adapte par ajustement des prix.

L'exception à résoudre, le problème ultime à notre monde selon moi : la fin des énergies fossiles. Si la transition est brutale, ce sera une catastrophe, d'où la nécessité de la taxe carbone, afin d'affiner et d'adapter la société à un monde sans énergies fossiles non pas en 10 ans mais en 50 ou 100 ans ou même plus. Il est encore temps.

C'est dit.