L'inflation par la hausse des prix est bien connue de tous, je ne traiterai donc pas cette partie ici.

L'inflation par la baisse des quantités est aussi connue, elle consiste à conserver le pris mais à diminuer la quantité de produit ou de services afin d'augmenter le prix par unité de mesure. C'est une forme d'inflation par dégradation de l'offre, mais elle est connue et relativement visible.

En revanche, l'inflation généralisée par dégradation de l'offre sournoise est moins connue et n'est pas mesurée. Elle est pourtant la principale source d'inflation aujourd'hui en France.

Le principe est le suivant :

Par la dégradation de l'offre, une partie de la prestation est transférée au consommateur, le quel tout en payant le même pris, et en achetant le même produit doit fournir un service à son fournisseur. Ce service était préalablement inclus dans le prix du produit.

Je vais prendre plusieurs exemples :

Diminution des horaires d'ouvertures :

- Acheter une baguette de pain dans une boulangerie ouverte de 7h à 20h tous les jours induit que le consommateur achète quand il veut, avec le pain est donc fourni un service de vente au moment opportun pour le client. Celui-ci passera donc l'acheter à l'horaire qui lui convient et qui lui permet de faire son business.

- Acheter une baguette de pain dans une boulangerie ouverte de 7h30 à 12 h et de 14h à 18h du mardi au vendredi et le samedi matin est plus contraignant. Ce n'est pas le client qui choisit quand acheter son pain, mais le boulanger qui décide quand le client peut acheter son pain. Le service de vente du pain est donc transféré en partie sur le client, qui en payant son produit au même tarif qu’avant doit s'arranger en amputant par exemple ses journées de travail pour récupérer le produit aux horaires d'ouverture.

Concentration de la distribution :

En continuant sur l'exemple des boulangeries, si nous partons du modèle d'une ou plusieurs boulangeries par village et par quartier pour les villes, à un modèle plus actuel qui est d'une boulangerie par quartier et d'une boulangerie pour 4 ou 5 villages, il apparaît que la concentration des distributeurs engendre un transfert de plusieurs coûts au consommateur. Les coûts transférés sont les suivants :

- Temps de parcours pour rejoindre le point de vente

- Coût du trajet.

Ces coûts masqués et non comptabilisés dans l'inflation peuvent dans le cas d'un distributeur originellement à 1 km du client passé à 4 km du client être multipliés par 4 ! Hausse de 300% sur cette partie du produit sans aucune comptabilisation dans les statistiques.

Dégradation des prestations :

Lorsque pour le même produit, le même prix, celui-ci est servi :

- Avec de l'attente

- Sans présentation ou sans emballage

- A la sauvette

- Dans un point de vente mal chauffé, sale ou mal décoré

- En libre-service

On peut alors dire que les prestations sont diminuées, qu'il y a donc une inflation masquée. Cette forme d'inflation est souvent présentée soit sous forme de modernisme :

- Plate-forme en ligne : tous les services de l'état par exemple, toutes les assurances et banques vous renvoient à votre compte en ligne.

- Borne libre-service avec écran tactile : les recommandés de la poste, les bornes du Mc Donald

- Robotisation du service : Appels vocaux avec direction chiffrée vers les services

- FAQ : plutôt que de fournir une aide par un opérateur, vous trouvez vous même la solution via des forums (RED SFR)

Soit sous présentation écologique (chaque gain déclaré écologique est en fait économique) :

- Fauchage raisonné pour ne tondre que le strict nécessaire

- Sacs réutilisables pour ne plus fournir de sacs

- Serviettes de bain non lavées régulièrement pour économiser de l'eau

- Chauffage minimaliste

L'inflation par dégradation de l'offre

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